Reprendre le Contrôle de Ma Vie Après un AVC au Burundi : Mon Témoignage

Le 15 janvier 2021, ma vie a basculé. Je m’appelle Jean-Pierre, j’ai 48 ans, et je vis à Bujumbura, au Burundi. Ce matin-là, j’ai ressenti un engourdissement soudain dans mon bras droit et des difficultés à parler. Avant que je ne comprenne ce qui m’arrivait, j’étais à l’hôpital, entouré de médecins qui m’ont annoncé que j’avais eu un accident vasculaire cérébral (AVC).

L’Hôpital et le Premier Choc

L’annonce de l’AVC a été un choc pour moi et ma famille. J’ai toujours été actif, travaillant comme enseignant et participant à diverses activités communautaires. Être soudainement cloué au lit, incapable de bouger normalement ou de parler clairement, était terrifiant. Le personnel médical de l’hôpital Prince Régent Charles a été formidable, fournissant des soins immédiats et rassurant ma famille.

La Rééducation : Un Chemin Long et Difficile

Après la phase aiguë, j’ai commencé un programme de rééducation. Les infrastructures au Burundi ne sont pas aussi développées qu’ailleurs, mais j’ai eu la chance d’avoir accès à des séances de kinésithérapie. Mon kinésithérapeute, Marie, m’a aidé à retrouver progressivement de la mobilité. Les premières semaines ont été très difficiles. Chaque mouvement était une lutte, et il y a eu des moments où j’ai voulu abandonner. Mais le soutien de ma famille et de mes amis m’a poussé à continuer.

Support Psychologique et Adaptation

Sur le plan psychologique, j’ai traversé des phases de dépression et de frustration. Parler avec un psychologue m’a beaucoup aidé. Il m’a appris à accepter ma nouvelle réalité et à trouver des moyens de rester positif. J’ai également rejoint un groupe de soutien local pour les survivants d’AVC, où nous partageons nos expériences et nous encourageons mutuellement.

Adaptation de Mon Environnement

Pour faciliter ma réadaptation, nous avons apporté des modifications à notre maison. Nous avons installé des rampes et des barres d’appui dans la salle de bain et près des escaliers. J’ai aussi appris à utiliser des aides techniques, comme une canne pour marcher et un fauteuil roulant pour les longues distances.

Mode de Vie et Prévention

J’ai complètement changé mon mode de vie. J’ai adopté une alimentation saine, riche en fruits et légumes, et j’évite les aliments gras et salés. J’ai intégré des exercices physiques doux à ma routine quotidienne, comme la marche et les exercices de respiration. La gestion du stress est également devenue une priorité, et je pratique maintenant la méditation.

Un Nouveau Départ

Aujourd’hui, deux ans après mon AVC, je suis fier du chemin parcouru. Je ne suis pas totalement revenu à ma vie d’avant, mais j’ai retrouvé une grande partie de mon autonomie. Je peux à nouveau enseigner, même si c’est à temps partiel, et je participe activement à la vie de ma communauté.

Mon message à tous ceux qui traversent une expérience similaire est de ne jamais perdre espoir. La route est longue et parsemée d’embûches, mais avec du courage, du soutien et de la détermination, il est possible de reprendre le contrôle de sa vie.


Ce témoignage met en lumière les défis et les victoires d’une personne ayant survécu à un AVC au Burundi, offrant ainsi une perspective personnelle et inspirante pour les lecteurs du blog.

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