Le 3 mars 2022, ma vie a changé de façon inattendue et dramatique. Je m’appelle Marie-Claire, j’ai 52 ans, et je vis à Gitega, au Burundi. Ce jour-là, alors que je préparais le petit déjeuner pour ma famille, j’ai ressenti un engourdissement soudain dans le côté gauche de mon corps et une difficulté à parler. En quelques minutes, ma vie a basculé. Mon mari m’a immédiatement emmenée à l’hôpital général de Gitega, où les médecins m’ont annoncé que j’avais eu un accident vasculaire cérébral (AVC).
L’Hôpital et le premier choc
L’annonce de l’AVC a été un choc immense pour moi et ma famille. J’ai toujours été une personne active, travaillant comme infirmière et participant activement aux activités de ma communauté. Être soudainement incapable de bouger normalement ou de communiquer clairement était terrifiant. Le personnel médical de l’hôpital a été formidable, fournissant des soins immédiats et rassurant ma famille sur les prochaines étapes de ma rééducation.
La Rééducation : un chemin long et difficile
Après la phase aiguë, j’ai commencé un programme de rééducation. Les infrastructures au Burundi ne sont pas aussi développées qu’ailleurs, mais j’ai eu la chance d’avoir accès à des séances de kinésithérapie. Mon kinésithérapeute, Fabienne, m’a aidée à retrouver progressivement de la mobilité. Les premières semaines ont été très difficiles. Chaque mouvement était une lutte, et il y a eu des moments où j’ai voulu abandonner. Mais le soutien de ma famille et de mes amis m’a poussé à continuer.
Support psychologique et adaptation
Sur le plan psychologique, j’ai traversé des phases de dépression et de frustration. Parler avec un psychologue m’a beaucoup aidée. Il m’a appris à accepter ma nouvelle réalité et à trouver des moyens de rester positive. J’ai également rejoint un groupe de soutien local pour les survivants d’AVC, où nous partageons nos expériences et nous encourageons mutuellement.
Adaptation de Mon Environnement
Pour faciliter ma réadaptation, nous avons apporté des modifications à notre maison. Nous avons installé des rampes et des barres d’appui dans la salle de bain et près des escaliers. J’ai aussi appris à utiliser des aides techniques, comme une canne pour marcher et un fauteuil roulant pour les longues distances.
Mode de Vie et Prévention
J’ai complètement changé mon mode de vie. J’ai adopté une alimentation saine, riche en fruits et légumes, et j’évite les aliments gras et salés. J’ai intégré des exercices physiques doux à ma routine quotidienne, comme la marche et les exercices de respiration. La gestion du stress est également devenue une priorité, et je pratique maintenant la méditation.
Un Nouveau Départ
Aujourd’hui, deux ans après mon AVC, je suis fière du chemin parcouru. Je ne suis pas totalement revenue à ma vie d’avant, mais j’ai retrouvé une grande partie de mon autonomie. Je peux à nouveau travailler comme infirmière, même si c’est à temps partiel, et je participe activement à la vie de ma communauté.
Un Message d’Espoir
Mon message à tous ceux qui traversent une expérience similaire est de ne jamais perdre espoir. La route est longue et parsemée d’embûches, mais avec du courage, du soutien et de la détermination, il est possible de reprendre le contrôle de sa vie.
Je voudrais également remercier le personnel médical, ma famille et mes amis pour leur soutien inconditionnel. Leur aide a été inestimable dans ma récupération.
Reprendre le contrôle de ma vie après un AVC n’a pas été facile, mais chaque petit pas en avant a été une victoire. Aux autres survivants d’AVC : continuez à vous battre, et rappelez-vous que chaque jour apporte de nouvelles opportunités pour progresser.